Spécialistes de la communication humaine, nous travaillons chaque jour avec l’humain, l’outillant au mieux à interagir avec le monde. Ces dernières années, plusieurs facteurs ont mis à mal les services professionnels dans plusieurs secteurs et régions. Chaque vague, petite ou grande, provoque un ressac. C’est inévitable. Cependant, disons-le, la pandémie est un véritable tsunami qui a créé et continue d’entraîner de puissantes remises en question, des bris de services, des perturbations, voire un essoufflement dans nos vies personnelles et, surtout, dans la vie professionnelle des cliniciennes et cliniciens.

La perte de repères, les exigences grandissantes des milieux, l’impuissance quant à l’aide que l’on souhaite apporter, le manque de personnel, de reconnaissance et de valorisation sont vécus au quotidien. Cette réalité du terrain préoccupe énormément les membres de la permanence de l’OOAQ. La plupart étant des collègues orthophonistes ou audiologistes, elles et ils comprennent les défis à surmonter jour après jour.

« Être humain, c’est également reconnaître que nous n’avons pas toutes les solutions en main, qu’il y a parfois des zones grises entre le blanc et le noir et qu’il faut lâcher prise sur ce qu’on ne peut contrôler. »

Dans ce contexte, il devient de plus en plus important d’engager un dialogue sain et bienveillant. S’écouter, échanger, s’informer, questionner, dans le respect. Depuis longtemps, nous affirmons qu’il faut humaniser les soins de santé et d’éducation, mais cela va bien au-delà de ça. Être humain, c’est également reconnaître que nous n’avons pas toutes les solutions en main, qu’il y a parfois des zones grises entre le blanc et le noir et qu’il faut lâcher prise sur ce qu’on ne peut contrôler. Être humain, c’est s’avouer qu’il y a parfois plus de maladresse que de malveillance, plus de bonnes intentions que de volonté de blesser.

Humaniser, c’est créer un espace de discussion sain et des canaux de communication permettant d’avancer. C’est aussi mettre en place les conditions favorables à un climat de bienveillance nous permettant de continuer à faire avancer les professions d’audiologiste et d’orthophoniste et de faire face aux enjeux cliniques qui, quelquefois, nous rattrapent et causent de la souffrance, de l’incompréhension et de l’incrédulité.

Encore une fois, l’automne s’annonce chargé tant à l’Ordre que dans les milieux cliniques au Québec. Le contexte pandémique alourdit souvent le travail et affecte le moral. C’est donc le moment de se serrer les coudes, de rester solidaires et faire preuve de bienveillance entre nous. Comme orthophonistes et audiologistes — et avant tout comme êtres humains — nous ne sommes pas sans faille, mais nous sommes certainement plus fortes et forts ensemble. C’est justement en misant sur cette force commune que nous arriverons à redessiner nos professions à l’image de nos aspirations.

Votre président,

Paul-André Gallant, MBA, M.P.O., orthophoniste