Nous sommes en plein cœur du Mois de l’ouïe et de la communication et nous avons lancé notre campagne de sensibilisation lors de la Journée nationale de l’audition le 3 mai dernier. Quelques jours auparavant, Audition Québec dévoilait les résultats d’un sondage sur le bruit et la santé auditive mené par la firme BIP Recherche.

Un sondage révélateur qui indique que plus de 6 personnes sur 10 au Québec se disent gênées par le bruit, soulignant les impacts des nuisances sonores sur leur santé et leur qualité de vie.

Nous le savons, l’impact du bruit est scientifiquement mesurable et largement documenté. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de rappeler que les audiologistes sont des scientifiques qui nous en avertissent depuis longtemps. Le bruit est une forme insidieuse de pollution ; un réel problème de santé publique qui affecte directement toutes les personnes, peu importe l’âge. Ses effets sont pervers et vont bien au-delà de la perte auditive ou d’un dérangement occasionnel.

Trop souvent, on confond les troubles liés au bruit avec d’autres problèmes de santé alors qu’il est directement en cause. Fatigue cognitive, isolement social, diminution de la qualité de vie et des activités, détresse psychologique, anxiété, problème cardio-vasculaire, etc.

Le bruit n’est pas la première cause à laquelle on pense lorsque l'on éprouve des problèmes de santé. Or, mal identifier la cause risque de mener au mauvais traitement. Et ce traitement doit être un traitement choc. La prévention ! Il faut réduire le bruit à la source pour protéger nos oreilles, pour protéger notre santé globale. Voilà pourquoi il est important de sensibiliser la population, mais aussi et surtout, les décideuses et décideurs pour que la santé auditive soit à l’agenda politique et fasse partie de l’hygiène quotidienne des citoyennes et citoyens.

Parlant de prévention, hier marquait l’anniversaire de l’adoption d’une motion à l’unanimité par l’Assemblée nationale concernant le Programme québécois de dépistage de la surdité chez les nouveau-nés (PQDSN). Cette motion enjoignait le gouvernement à compléter le programme d’ici la fin de l’année 2021. L’Ordre avait été très actif pour sensibiliser les parlementaires en proposant cette motion. Un an plus tard, les progrès sont anémiques et seulement 53 % des nouveau-nés sont dépistés.

En collaboration avec l’Association du Québec pour enfants avec problèmes auditifs (AQEPA), nous avons choisi de profiter de ce moment pour rappeler au gouvernement, qui prône l’importance d’agir tôt, qu’il était urgent de passer de la parole aux actes et de faire preuve de la volonté nécessaire pour déployer le programme partout au Québec.

Comme nous pouvons le constater, beaucoup de chemin reste encore à faire. Avec nos partenaires, nous devons continuer d’unir nos forces pour informer, sensibiliser et surtout faire en sorte que la prévention soit au cœur de nos préoccupations comme société.

Votre président,

Paul-André Gallant, MBA, M.P.O., orthophoniste