En 2025, l’Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec (OOAQ) célèbre un jalon marquant de son histoire : 70 ans d’engagement envers la protection du public et l'encadrement de services de qualité en orthophonie et en audiologie. Depuis sa création en 1955, l’Ordre joue un rôle clé dans le développement et la reconnaissance de ces professions essentielles à la santé et au bien-être de la population québécoise.

Au fil des années, l’OOAQ a su évoluer avec les besoins de la société, en soutenant ses membres dans un contexte en constante transformation. De la promotion du dépistage précoce et de l'importance d'accroître l’accès aux services, en passant par la valorisation du rôle des orthophonistes et des audiologistes, l’Ordre demeure un acteur central dans l’amélioration des parcours en éducation et en santé visant la qualité de vie des personnes de tous âges.

Cette année d’anniversaire est l’occasion de jeter un regard sur le chemin parcouru, de souligner les accomplissements collectifs et de se projeter vers l’avenir avec ambition et détermination.

Joignez-vous à nous pour célébrer les 70 ans de votre ordre professionnel. Ensemble, poursuivons notre mission avec fierté, en continuant de faire rayonner l’expertise, l’humanité et l’impact des orthophonistes et des audiologistes à travers le Québec.

L'Ordre au fil du temps

Évolution du nombre de membres orthophonistes et audiologistes de 1955 à 2025

Les appellations officielles de l'Ordre

Société de logopédie et d'audiologie de la province de Québec (SLAPQ) 1955 - 1965
Société d'orthophonie et d'audiologie de la province de Québec (SOAPQ) 1965 - 1973
Corporation professionnelle des orthophonistes et audiologistes du Québec (CPOAQ) 1973 - 1994
Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec (OOAQ) 1994 - Aujourd'hui

La fondation de l'OOAQ

*Les informations présentées ci-dessous sont tirées des ouvrages de Julien Prud'homme (2005), Histoire des orthophonistes et des audiologistes au Québec, et de Germaine Huot (2005), Naissance de l'orthophonie et de l'audiologie au Québec : une histoire à découvrir. 1

1955 - 1960

Tout commence en 1955, lorsque Mary Cardozo fonde la Société de logopédie et d’audiologie de la province de Québec (SLAPQ), soit le premier organisme canadien consacré aux troubles de la parole et de l’audition. À ses débuts, la Société rassemble 45 membres en provenance de milieux variés : médecins, éducatrices et éducateurs de personnes sourdes, vendeuses et vendeurs d’appareils auditifs.

En 1956, le tout premier service d’enseignement en orthophonie et audiologie au Canada ouvre ses portes à Montréal. Dirigé par Germaine Huot, il accueille une cohorte étudiante de six personnes à l’École de physiothérapie et de thérapie occupationnelle, fondé par le Dr. Gingras en 1954.

Premières diplômées et premiers diplômés (1957-1958)

UDEM 1957-1958

À la fin des années 1950, la profession s’organise, bien que son implantation varie selon les milieux : les orthophonistes anglophones œuvrent davantage en lien avec les ORL, tandis que les francophones sont principalement aux services de réadaptation en travaillant principalement avec les physiatres.

1960 - 1965

Au début des années 60, l’orthophonie au Québec n'a pas d'assise solide dans le système scolaire et apparaît d'abord dans les hôpitaux.

En 1961, la SLAPQ compte environ 150 membres, mais la majorité ne sont pas des cliniciennes et cliniciens, mais plutôt des médecins. Au bureau de la direction se trouve une seule francophone, Édith Beaulieu. Les services spécialisés se développent doucement : offre de services d'audiométrie sous la direction de médecins ORL au Royal Victoria et à l'Hôpital Maisonneuve, ouverture du Centre de l’ouïe et de la parole à l'Hôtel-Dieu de Québec, par Dr. Fougère, puis d’un service d’orthophonie à l'hôpital Hôtel-Dieu Saint-Vallier à Chicoutimi, par Germaine Huot.

En 1962, la SLAPQ dépose un premier projet de loi, le bill 138, pour encadrer la profession, mais l’opposition de médecins ORL entraîne son rejet.

En 1963, des ORL crée la maîtrise ès sciences à l’Université McGill, mais l’audiologie y est quasi absente. On y retrouve qu'un seul cours, donné en deuxième année. Dans les écoles, l’orthophonie fait ses premiers pas : une seule orthophoniste travaille alors pour la Commission des écoles catholiques de Montréal (CECM), auprès d’enfants à besoins particuliers. Du côté de Québec, quelques établissements deviennent des pôles pour les orthophonistes formées et formés en France. Une seule personne est membre de la SLAPQ à Québec.

C’est finalement en 1964 que la loi officialise la pratique de l’orthophonie et de l’audiologie, réservant l’exercice aux membres de la SLAPQ. Cette même année, on assiste à l’ouverture du tout premier service d’audiologie, à Sherbrooke, grâce au pionnier Victor Baillargeon. En décembre 1964, Mary Cardozo, accompagnée de représentantes du Manitoba et de la Colombie-Britannique, fonde la Canadian National Speech and Hearing Society.

Enfin, le 3 mars 1965, la Société d'orthophonie et d'audiologie de la province du Québec (SOAPQ) voit officiellement le jour, marquant une nouvelle ère pour la reconnaissance de la profession.

1965 - 1970

Les différences entre Montréal et Québec se creusent : on y retrouve deux traditions universitaires distinctes, l’américaine et l’européenne, qui influencent les façons de penser la pratique et la formation.

En 1967, la Canadian National Speech and Hearing Society est officiellement constituée, réunissant près de 200 membres. Cette même année, le Centre d’audimutité de Montréal propose des services scolaires pour les enfants audi-muets, mobilisant neurologues, orthophonistes-audiologistes et ergothérapeutes. On peut compter sur la présence d'orthophonistes à la CECM, à la Protestant School Board of Greater Montreal, à la commission scolaire de Lachine et dans certaines écoles à Chicoutimi.

En 1968, Victor Baillargeon met sur pied un service mobile de dépistage auditif à Sherbrooke pour aider les personnes malentendantes à obtenir des services hospitaliers. Huguette Benfante, audiologiste à l’hôpital Maisonneuve, et son équipe revendiquent le droit des audiologistes à poser des diagnostics, en soulignant que certaines évaluations, comme l’audiométrie vocale ou les tests de discrimination auditive, nécessitent leur expertise spécifique.

En 1969, l’École de réadaptation de l'Université de Montréal (ERUM) lance un programme de premier cycle en orthophonie et audiologie, conçu comme une étape préparatoire à la maîtrise professionnelle.

À la fin des années 1960, la pratique audiologique se fait principalement dans des cliniques où les audiologistes travaillent aux côtés d’ORL et d'infirmières agissant comme techniciennes.

1970 -1975

Dès 1970, le gouvernement du Québec travaille au projet d'une refonte radicale du système professionnel québécois en un seul et même corps de lois. Dans ce contexte de réforme, la profession poursuit ses démarches pour l’obtention d’une corporation professionnelle et les droits qui s'y rattachent.

En 1973, après un important travail de lobbying, la loi instituant le Code des professions est adoptée. Toutefois, les orthophonistes et audiologistes ne font pas partie des professions à champ d’exercice exclusif, comme cela était initialement prévu. Elles sont plutôt reclassées dans le groupe des professions à titre réservé.

Dès 1974, le Code des professions attribue aux corporations un nouveau rôle : protéger le public avant tout. Il leur confère également plus de pouvoir sur leurs membres, notamment en matière de discipline, de formation continue et de normes de pratique.

Autres moments marquants

  • 1965 - Création du Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ).
  • 1967 à 1971 - Dans la foulée du rapport Parent, la SOAPQ sonde ses membres et met sur pied un comité de travail sur l’orthophonie scolaire.
  • 1968 à 1975 - Un service d’orthophonie-audiologie est ouvert au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke. Il est mis sur pied par Germaine Huot, qui fait installer une cabine double conforme aux normes de l’American Speech and Hearing Association pour les évaluations audiologiques. Une entente de service est aussi conclue avec la commission scolaire de Granby, qui organise le transport des élèves vers l’hôpital pour leur offrir ces services spécialisés.
  • 1970 - Le monde de la santé au Québec subit d’importants changements. L’un d’eux est l’instauration du paiement centralisé des actes médicaux par la RAMQ et l'autre est la création du ministère des Affaires sociales (MAS), qui regroupe plusieurs services sous une même structure.
  • 1974 - Constitution de l'Office des professions (OPQ).

Demandes médias

Pour toute demande d’entrevue, d’information complémentaire ou d’accès aux activités médiatiques, veuillez communiquer avec Audrey Mockle, directrice des communications et des affaires publiques de l’Ordre, à l’adresse suivante : communications@ooaq.qc.ca ou par téléphone au (514) 244-2224.

Partenaire

Sources

1. Prud'homme, J. ( 2005). Histoire des orthophonistes et des audiologistes au Québec. 1940-2005. Pratiques cliniques, aspirations professionnelles et politiques de la santé. Presses de L'université du Québec.

Huot. G. (2005). Naissance de l'orthophonie et de l'audiologie au Québec : une histoire à découvrir. Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec.