Montréal, le 2 mars 2021 – À la suite de l’invitation du gouvernement du Québec, l’Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec (OOAQ) a déposé un mémoire comprenant quatre recommandations pour le prochain Plan d’action gouvernemental pour contrer la maltraitance envers les personnes aînées (PAM). L’OOAQ est convaincu qu’il faut considérer la communication et l’empathie comme des concepts étant au cœur de la prévention de la maltraitance et de la promotion de la bientraitance.

« Pour qu’une personne aînée puisse exprimer clairement ses choix et préférences, cela doit inévitablement passer par une communication réussie avec les soignants et les proches aidants. Il faut cependant admettre que des aînés sont actuellement victimes de négligence communicationnelle, bien que celle-ci ne soit généralement pas intentionnelle » affirme Paul-André Gallant, président de l’OOAQ.

Le manque d’informations et les préjugés nuisent à l’engagement des différents intervenants envers une personne aînée. Sans oublier qu’il n’est pas rare que des personnes plus âgées soient délaissées par leurs proches, car leurs capacités cognitives sont sous-estimées.

Pour contrer la maltraitance, il faut d’abord s’assurer que les actes de communiquer et de manger ne soient pas considérés comme un luxe qui demande trop de temps de la part des intervenants, mais bien comme une condition essentielle à un environnement sain et bienveillant.  Grâce à une communication centrée sur la personne, l’empathie et l’humanitude, on évacue le risque de maltraitance.

« Il faut offrir une voix aux aînés : ils doivent pouvoir communiquer leurs besoins et être écoutés », ajoute M. Gallant.

Orthophonistes et audiologistes en CHSLD

Au Québec, très peu d’orthophonistes et d’audiologistes exercent dans en CHSLD. Leurs expertises et rôles sont encore méconnus. Pourtant leur apport n’est plus à démontrer surtout lorsqu’on connait tous les besoins associés aux difficultés de déglutition, audition et communication chez les résidents. Leur expertise permettrait de soutenir les changements souhaités vers une culture bientraitante dans ces milieux de vie.  

L’OOAQ déplore que la perte auditive qui touche près de 80 % des gens en CHLSD soit identifiée pour moins de 50 % d’entre eux, et souvent confondue, à tort, avec des troubles cognitifs. Ne pas prendre le temps de la détecter, l’évaluer et mettre en place les interventions appropriées est une forme de maltraitance organisationnelle. 

4 recommandations

Les notions de communication et d’empathie ressortent clairement comme des éléments clés contribuant à la création d’un environnement bientraitant, tout en réduisant de manière significative le risque de maltraitance. Également, il est clair que la solution passe par la prévention; la formation et l’éducation restent d’ailleurs les meilleurs outils pour y parvenir.

Devant cela, l’OOAQ émet les recommandations suivantes : 

  1. Reconnaître et considérer, dès maintenant et pour la suite des choses, la communication (audition et langage) et l’empathie comme faisant partie intégrante de la prévention de la maltraitance et de la promotion de la bientraitance.
  2. Faire de la bientraitance envers les aînés une priorité sociétale.
  3. Mettre en place, dans les CHSLD, des environnements favorables aux interactions et propices à la prise de parole individuelle ou collective pour permettre des échanges positifs et du fait même, contribuer à diminuer le sentiment d’isolement et à améliorer la qualité de vie. 
  4. Intégrer les orthophonistes et les audiologistes comme professionnels pouvant contribuer au Plan d’action gouvernemental pour contrer la maltraitance envers les personnes aînées.

À propos de l'OOAQ

L’OOAQ contribue à l’amélioration de la qualité de vie de la population québécoise en s’impliquant dans différents dossiers publics en lien avec la santé et l’éducation. Comptant plus de 450 audiologistes et 2900 orthophonistes, l’Ordre a pour mission d’assurer la protection du public au regard du domaine d’exercice de ses membres soit l’audition, le système vestibulaire, le langage, la voix, la parole, la communication et leurs troubles. Il est notamment chargé de contrôler l’accès aux professions d’orthophoniste et d’audiologiste, de soutenir le maintien et le développement de la compétence de ses membres et de surveiller leur exercice professionnel.