Depuis quelques années, le Cégep de La Pocatière et le Cégep de Shawinigan travaillent au développement d’un nouveau diplôme d’études collégiales, un programme de techniques en intervention du langage.

À l’instar d’autres provinces canadiennes, le but du programme serait de former des techniciennes et techniciens en intervention du langage (TIL) qui pourraient assister les orthophonistes dans tous les milieux professionnels.

Dès le début des travaux, l’Ordre a été informé du projet. Depuis, nous sommes souvent consultés afin de nous assurer que la protection du public ne sera pas compromise avec l’arrivée des TIL et que la réglementation professionnelle en vigueur au Québec sera respectée.

Les besoins sur le terrain sont grands et vous êtes en mesure de le constater tous les jours. Pour l’Ordre, il est clair que les TIL ne pourront jamais se substituer à l’expertise des orthophonistes et que la seule création d’un tel programme ne peut résoudre tous les problèmes d’accessibilité. Cependant, une technicienne ou un technicien en intervention du langage ayant une formation adéquate et possédant les habilités à intervenir lors de la prestation de services auprès des enfants ou de la clientèle ayant des difficultés pourrait devenir une alliée ou un allié de qualité.

D’ailleurs, l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS) reconnait que les orthophonistes puissent être appuyés dans leurs interventions par des assistantes ou assistants. À ce titre, nous avons publié des lignes directrices sur l’encadrement des éducateurs et autres intervenants en langage. Il est clair que si des techniciennes et techniciens avec un titre d’emploi spécifique arrivent sur le marché du travail, après une formation de trois ans qui inclut des stages, nous aurons à ajuster ces lignes directrices en conséquence.

Les deux cégeps poursuivent toujours leurs démarches. Il reste encore beaucoup à faire avant de pouvoir déterminer de manière définitive les responsabilités, les principales activités, les conditions d’exercice et les compétences requises. Réalistement, nous ne pensons pas voir la première cohorte arriver sur le marché du travail avant 4 ou 5 ans minimum. De multiples étapes doivent encore être franchies comme l’obtention de l’approbation du ministère de l’Enseignement supérieur, le développement du programme de formation, la création des titres d’emploi au ministère de l’Éducation et celui de la Santé et des Services sociaux, etc.

Nous vous tiendrons informés des prochains développements et demeurerons impliqués tout au long du processus, afin de nous assurer du respect des lois professionnelles et de la qualité des services offerts à la population. Une analyse approfondie devra être faite en lien avec l’exigence d’un permis d’exercice et l’intégration au système professionnel. Il sera aussi primordial qu’un titre d’emploi reconnu soit associé aux diplômés de ce programme. Le défi sera d’utiliser les ressources professionnelles de façon efficiente selon les compétences de chacun, en s’assurant que l’expertise de l’orthophoniste, ses activités réservées, et sa responsabilité quant au choix des objectifs et modalités d’intervention orthophonique soient respectées.