Rédaction de rapports

Les orthophonistes et les audiologistes doivent souvent travailler en équipe au bénéfice de leurs clientes et clients. Ainsi, des évaluations conjointes ou des rencontres de partage d’informations pour établir des plans d’intervention multi ou interdisciplinaires sont réalisées. Mais qu’en est-il de la rédaction des rapports et des notes sur l’évolution lorsqu’une personne est vue par plus d’une professionnelle ou d’un professionnel à la fois ?

D’entrée de jeu, il est à noter que la production d’un rapport interdisciplinaire ne contrevient pas aux normes des ordres professionnels[1]. Cela étant, dans un contexte interdisciplinaire, ce rapport doit :

  • Témoigner du travail d’équipe et de l’apport de chaque personne sans laisser croire qu’une de ces professionnelles ou un de ces professionnels puisse avoir accompli une activité hors de son champ d’exercice ou relevant de compétences qu’il ne détient pas.
  • Permettre que chaque orthophoniste ou audiologiste analyse et interprète les résultats compte tenu de ses compétences spécifiques et que cette analyse et l’interprétation qui mènent à la conclusion soient clairement identifiables dans le rapport.
  • Identifier les professionnelles ou professionnels responsables de chacune des sections du rapport de manière à bien faire ressortir la spécificité de leur évaluation, leur interprétation des résultats et leur conclusion professionnelle en lien avec leur champ d’exercice respectif.
  • Répondre aux exigences règlementaires et déontologiques sur la tenue des dossiers spécifiées par les ordres pour l’implication de chaque professionnelle ou professionnel.
  • Prévoir une signature de chaque professionnelle ou professionnel pour sa propre section. Une note devrait stipuler que chaque personne est responsable uniquement de sa section.

Enfin, le format que prendra ce rapport interdisciplinaire ne peut être édicté par les ordres professionnels puisqu’il s’agit plutôt d’une prérogative des établissements qui pourront, avec les professionnelles ou professionnels ayant une implication, établir les paramètres d’un tel document.

Il est à noter que, lors de la rédaction conjointe de rapports d’évaluation, certaines parties pourraient être communes, notamment :

  • Le motif de consultation ;
  • L’anamnèse, s’il y a lieu ;
  • Les observations conjointes ;
  • Les objectifs d’intervention interdisciplinaires ;
  • Certaines recommandations ou suggestions d’actions à entreprendre.

De plus, il est important que :

  • L’orthophoniste ou l’audiologiste s’assure d’avoir toutes les informations nécessaires pour exercer son jugement et donner son avis professionnel.
  • Le plan d’intervention interdisciplinaire puisse permettre de préciser le rôle de l’orthophoniste ou de l’audiologiste dans le travail auprès de la cliente ou du client.

Notes sur l’évolution

De la même façon, dans les cas de rédaction conjointe de notes sur l’évolution, s’il y a révision de la conclusion professionnelle, il est recommandé qu’il y ait une section séparée et bien identifiée pour chaque professionnelle concernée ou professionnel concerné, afin qu’elle ou il puisse y confirmer ou réviser sa conclusion professionnelle en lien avec son champ d’expertise.

En conclusion

L’Ordre encourage la collaboration interprofessionnelle. La pleine utilisation des compétences des professionnelles et professionnels dans leurs champs d’exercice respectifs contribue à l’atteinte de résultats de santé optimaux pour les personnes nécessitant un travail conjoint. Tous les gestes professionnels posés dans un tel contexte doivent s’effectuer dans le respect des champs d’exercice et de compétence de chaque discipline, pour la protection de la clientèle et pour l’efficacité des interventions.


[1] Ordre des diététistes nutritionnistes du Québec, Ordre des ergothérapeutes du Québec, Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec, Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec, Ordre des psychoéducateurs et psychoéducatrices du Québec, Ordre des psychologues du Québec, Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec, lettre interordre juin 2021

Référence : Code de déontologie de l’OOAQ (article 63)